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Le marché du recyclage rattrapé par la conjoncture ?

Cet automne, le Groupe Xerfi a publié une étude intitulée « Le marché du recyclage – Prévisions d’activité pour 2014 et perspectives à moyen terme, analyse du paysage concurrentiel » (auteur : Flavien Vottero). Selon cette analyse, les recycleurs bénéficient d’un nouvel environnement réglementaire favorable à long terme (principe de Responsabilité Elargie du Producteur – REP, directive déchets, Grenelle Environnement…) et peuvent compter sur la raréfaction et la hausse du coût des matières premières qui poussent les industriels à recycler leurs déchets. « Pourtant, la profession ne sera pas épargnée par la détérioration de la conjoncture. La lente reprise des marchés clients sera ainsi un frein majeur à la croissance de l’activité à court terme », prévient Xerfi…

 Le chiffre d’affaires des recycleurs a fléchi de -5% en 2012. Et selon les prévisions des experts de Xerfi, il reculera de -3% en 2013 et gagnera +3% (en valeur) en 2014. Malgré ce retour en territoire positif, cette croissance ne retrouvera pas son niveau de près de 5% par an enregistré entre 2005 et 2013. Ces perspectives moroses s’expliquent par la tendance des grands industriels à internaliser leur activité de recyclage. C’est le cas du fabricant Coca Cola qui s’approvisionne directement en déchet auprès des collectivités pour recycler les plastiques nécessaires à la fabrication des bouteilles. En outre, ils deviennent plus exigeants en termes de tarifs.

Résultat : les recycleurs doivent faire face à des baisses des volumes de ventes, et à une chute des tarifs. Le taux d’excédent brut d’exploitation (EBE/CA) d’un panel d’entreprises du secteur du recyclage, réalisant un chiffre d’affaires de plus de 9 M€, a ainsi diminué de plus de 4 points entre 2005 et 2013 pour s’établir à 7,9% du chiffre d’affaires. En cause : la double crise de 2009 et 2012-2013 qui a engendré une forte baisse du résultat net des opérateurs de la filière. Avec la dégradation de la conjoncture, les recycleurs ont aussi vu leurs coûts fixes, liés à leur internationalisation et à la modernisation de leur offre, s’alourdir. En effet, l’offre évolue. Les professionnels du secteur ont investi en R&D pour s’adapter aux nouveaux matériaux et évoluer aux rythmes des innovations technologiques. L’amélioration de la qualité de leur offre vise à pérenniser leurs relations clients.

Les 4 profils d’opérateurs identifiés par les experts de Xerfi ont adopté des stratégies différentes. :

Les leaders du recyclage, tels que Derichebourg, Ecore et Paprec, semblent maintenir leur position de force à moyen terme. En réalisant de nombreuses opérations de croissance externe, ils cherchent à se diversifier horizontalement en se positionnant sur de nouveaux segments de marché. C’est le cas d’Ecore qui a renforcé sa présence dans le recyclage des papiers et cartons en rachetant en juillet 2012 le recycleur Daboville & Georges (voir notre brève).

Les généralistes des déchets, comme Veolia Environnement et Suez Environnement, sont aussi des acteurs clés du secteur. Ils adoptent, eux, une stratégie défensive, en nouant des partenariats pour étoffer leur offre. A titre d’exemple, cette année, Veolia Environnement et Total ont crée, la co-entreprise spécialisée dans la valorisation des huiles de moteur, Osilub (voir notre article).

Aureus ou encore Le Relais se différencient de la concurrence en se positionnant sur un segment particulièrement porteur (respectivement l’or et le textile) ; il s’agit des mono-recycleurs.

Enfin, les recycleurs régionaux, comme SLG Recycling, Sirmet ou Excoffier, s’appuient sur un réseau de déchèteries détenu en propre permettant la collecte de déchets sur un territoire limité. Ils peuvent ainsi proposer des solutions à des clients de taille plus modeste. Toutefois, certains d’entre eux n’hésitent pas à se regrouper pour conquérir des clients de plus grande taille. C’est le cas du réseau national Praxy qui rassemble une dizaine de recycleurs locaux (voir notre dépêche).

DechetCom

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